Docteur Batmanghelidj
Un des processus incontournables dans ce rationnement d'eau est la "cruauté parfaite" avec laquelle certaines fonctions sont surveillées pour qu'une structure ne reçoive pas plus que la quantité prédéterminée. Ceci est vrai pour tous les organes du corps. A l'intérieur de ces systèmes complexes, la fonction cérébrale s'accorde une priorité absolue sur toutes les autres parties. Le cerveau représente l/50 ième du poids total du corps, mais reçoit 18 à 20% de la circulation sanguine. Quand les "contrôleurs de la ration" chargés de la régulation et de la distribution des réserves de liquide s'activent, ils émettent leurs propres signaux d'alarme pour montrer qu'une zone précise manque d'eau, tout comme le radiateur d'une voiture lâche de la vapeur quand le système de refroidissement n'arrive plus à remplir sa fonction.
Les douleurs dyspepsiques : gastrique, duodénite, brûlures d'estomac...
S'imaginer que le thé, le café, l'alcool et les boissons industrielles sont des substituts corrects aux besoins en eau pure et naturelle de l'organisme quotidiennement stressé est une erreur élémentaire. Il est vrai que ces boissons contiennent de l'eau, mais leurs autres ingrédients sont des agents déshydratants. Ces derniers se débarrassent de l'eau dans laquelle ils sont dissous et puisent ensuite dans les réserves du corps !
J'ai soigné plus de 3000 patients souffrants de douleurs dyspepsiques : gastrique, duodénite, brûlures d'estomac par un accroissement d'ingestion d'eau. Leurs lésions cliniques associées à la douleur ont progressivement disparu.
La muqueuse de l'estomac est composée de 98% d'eau. La muqueuse correctement hydratée retient le bicarbonate et neutralise l'acide. La déshydratation rend cette protection inefficace et permet la pénétration de l'acide et donc la lésion des muqueuses. Une hydratation correcte procure une barrière plus efficace que n'importe quel médicament.
Bien que localisée au niveau de l'estomac, la déshydratation se trouve dans le corps tout entier. Si on évalue mal une douleur dyspepsique en ne l'interprétant pas comme signal de soif, l'organisme sera confronté plus tard à bien des problèmes irréversibles. Bien sûr, une tumeur de l'estomac pourrait entraîner des douleurs similaires, mais ces maux persisteraient malgré le traitement par l'eau. Au cas où les douleurs ne disparaissent pas malgré un réajustement de l'apport hydrique pendant quelques jours, il sera prudent de consulter un médecin pour évaluer l'état de la maladie. Si les douleurs proviennent d'une gastrite, d'une duodénite ou d'ulcérations peptiques, il faut impérativement prévoir une ingestion d'eau régulière et un régime adapté au malade.
Colites et constipation
Les colites ressenties au bas de l'abdomen devraient d'abord être interprétées comme un signal de manque d'eau. Elles sont souvent associées à une constipation, elle-même causé par une déshydratation persistante. Lorsqu'il y a déshydratation, le contenu intestinal est trop sec pour progresser convenablement, ceci donne au côlon le temps d'aggraver la situation par une récupération drastique de l'eau. Une constipation en résulte et participe à déséquilibrer encore plus l'organisme. Avec l'arrivée d'un surplus d'aliments, les déchets solides s'entassent dans l'intestin et rendent toujours plus pénible et douloureux le passage d'un contenu durci. Avec une ingestion d'eau adéquate, les douleurs du bas de l'abdomen gauche, associées à la constipation, disparaîtront. Manger une pomme, une poire ou une orange le soir contribuera à réduire la constipation le lendemain.
Les fausses douleurs d'appendicite
II se peut qu'une douleur aiguë apparaisse dans la partie inférieure droite de l'abdomen. Elle peut parfaitement imiter une appendicite. D'autres caractéristiques distinctives passent inaperçues : absence de fièvre, aucun durcissement de la paroi abdominale et aucune impression de nausée. Un ou deux verres d'eau feront disparaître cette douleur. Dans cette situation particulière, un verre d'eau peut même servir d'outil de diagnostic.
En résumé : les douleurs dyspepsiques signalent une déshydratation chronique ou grave affectant le corps humain. Elles peuvent être soignées par une simple ingestion d'eau régulière. Le traitement courant par anti-acides et anti-histaminiques ne profite pas à une personne chroniquement déshydratée dont le corps n'a d'autre ressource que de réclamer de l'eau.
Rhumatismes articulaires
Environ cinquante millions d'Américains souffrent d'une forme d'arthrite, 30 millions souffrent de douleurs au bas du dos, et 200.000 enfants sont affectés par la forme juvénile de l'arthrite. Une fois cette affection installée chez un individu, elle devient une sentence le condamnant à souffrir le reste de sa vie, à moins que l'on ne comprenne pleinement la simplicité de la cause du mal.
Les rhumatismes articulaires indiquent en premier lieu une déficience en eau dans les cartilages articulaires affectés. A l'état normal, ces cartilages sont fortement hydratés. La propriété lubrifiante de l'"eau captive" dans le cartilage des deux surfaces qui se rencontrent leur permet de glisser aisément l'une sur l'autre au cours des mouvements. Alors que les cellules des os sont immergées dans des dépôts de calcium, les cellules des cartilages le sont dans une gaine riche en eau. Les surfaces cartilagineuses glissant les unes sur les autres, certaines cellules exposées au frottement finissent par mourir et s'écaillent. De nouvelles cellules sont engendrées pour les remplacer. Dans un cartilage bien hydraté, le taux des dommages dus à la friction est minimal. Dans un cartilage déshydraté, les dommages dus à l'abrasion augmentent.
Les douleurs lombaires
Les articulations spinales - articulations intervertébrales et leurs structures discoïdes - dépendent des différentes propriétés de l'eau stockée dans le noyau du disque (nucleus pulposus) comme dans la lame terminale du cartilage qui recouvre les surfaces planes des vertèbres. Dans les articulations vertébrales, l'eau n'est pas seulement un lubrifiant pour les surfaces de contact, elle est aussi présente dans le noyau du disque, à l'intérieur de l'espace intervertébral, où elle supporte le poids du corps. L'eau stockée dans le noyau du disque supporte 75% du poids de la partie supérieure du corps ; les matériaux fibreux périphériques en supportent 25%. Le principe commun à toutes les articulations est que l'eau y agit comme lubrifiant ou comme support capable de porter la force que produisent le poids et la tension des muscles sur l'articulation.
Dans la plupart des articulations, le mouvement génère un effet de pompe à vide qui aspire et reflue l'eau. Pour prévenir les douleurs dorsales, il faut donc boire suffisamment d'eau et faire une série d'exercices spécifiques pour "faire fonctionner les pompes". Ces exercices réduiront également les spasmes dans les muscles dorsaux, qui sont la cause majeure de la plupart des douleurs lombaires. Il faut également adopter des postures correctes.
Les douleurs du cou
De mauvaises postures : tenir la tête penchée en écrivant, un bureau trop bas, la position figée devant l'ordinateur de longues heures durant, dormir sur un coussin inadéquat..., peuvent contribuer à produire des douleurs dans le cou ou même à y déplacer des disques intervertébraux. Le mouvement est essentiel à une circulation correcte dans les espaces interdiscaires du cou. Le poids d la tête force l'eau à sortir du disque pour un certain laps de temps. Pour la ramener, un vide "aspirant" doit être créé dans le même disque intervertébral Ceci ne peut se faire que lorsque l'on bouge correctement le cou.
Un exercice correctif très simple peut remédie à ce mal : on se couche sur le bord extrême du lit, ! tête penchée en arrière et laissée à l'abandon. Cet posture permet d'étirer le cou en en se servant d poids de la tête qu'il n'a plus à maintenir. Quelques instants totalement détendu dans cette position suffiront à diminuer la tension de votre cou. C'est la posture idéale pour générer le vide "aspirant" dont les espaces interdiscaux ont besoin. En amenai ensuite doucement la tête jusqu'à la position arrière maximale, de manière à voir le sol, puis en redressant pour voir ses pieds, un vide intermittent se crée, aspirant de l'eau dans les espaces interdits eaux et la répandant entre chaque paire de vertèbre du cou. Le noyau du disque a besoin d'absorber ce te eau jusqu'à ce qu'il regagne sa taille normale, présent, pliez la tête de gauche à droite et via versa ; essayez de regarder le mur et le sol de la pièce, d'abord d'un côté, puis de l'autre.
Ce simple exercice est utile aux personnes qui commencent à souffrir d'arthrite ou d'un déplacement discal dans le cou ; il permet de tester la mobilité de leurs articulations.
Les maux de tête
Si j'en crois mon expérience personnelle, les maux de tête migraineux semblent être une conséquence logique de la déshydratation : une couverture trop épaisse qui empêchera le corps de régler sa température pendant le sommeil, des boissons alcoolisées qui produisent une déshydratation cellulaire, en particulier dans le cerveau, un régime alimentaire ou une allergie provoquant une libération d'histamine, une chaleur excessive non compensée par une ingestion d'eau appropriée. Fondamentalement, la migraine semble être un indicateur de défaut de régulation de la température organique lors d'un stress dû à la chaleur. La déshydratation joue un rôle primordial dans l'irruption de cette affection.
La manière la plus prudente et préventive pour combattre la migraine est l'apport correct de liquides. Mais une fois que la migraine s'est installée, des réactions chimiques en chaîne empêchent le corps de poursuivre nombre d'activités vitales. A ce stade, on peut se voir contraint d'absorber des analgésiques accompagnés de beaucoup d'eau. Une quantité suffisante d'eau froide ou glacée contribue à refroidir le corps (ainsi que le cerveau) de l'intérieur et à inciter le système vasculaire à se resserrer. La dilatation excessive des vaisseaux périphériques pourrait bien être la cause principale de la migraine.
Stress et dépression
Mes propos, fondés sur des expériences personnelles et observations cliniques, sont destinés à attirer l'attention du public sur l'inefficacité de la physiologie du cerveau associée au stress et à la dépression. Je propose une voie pour améliorer la capacité de maîtriser le stress émotionnel grave et ses manifestations dépressives.
La pathologie liée à des stress sociaux, tels la peur, l'angoisse, l'insécurité, les problèmes émotionnels et conjugaux, et l'installation de la dépression résultent d'une déficience en eau au point que les tissus cérébraux s'en trouvent affectés. Le cerveau utilise l'énergie électrique générée par la force de l'eau des pompes génératrices d'énergie. En cas de déshydratation, la production d'énergie dans le cerveau diminue. De nombreuses fonctions cérébrales, qui dépendent de cette énergie, deviennent inopérantes. Nous reconnaissons cette inadéquation fonctionnelle et l'appelons dépression. Cet état, engendré par la déshydratation, peut mener au syndrome de fatigue chronique. Ce dernier est l'étiquette apposée sur une série de perturbations physiologiques avancées que l'on considère être liées au stress.
Pour peu que nous comprenions les processus liés au stress, nous comprendrons également le syndrome de fatigue chronique. Dans tous les cas, après avoir remédié à la déshydratation comme à ses complications métaboliques pendant un certain temps, le syndrome de fatigue chronique reculera. Le problème causal de la fatigue chronique - donc les événements physiologiques et les possibles ravages métaboliques susceptibles d'épuiser certaines ressources de l'organisme - est exposé ici.
Le stress et l'eau
Quand le corps est déshydraté, les processus physiologiques qui s'installent aussitôt sont identiques à ceux causés par le stress. La déshydratation équivaut à un stress, et une fois celui-ci installé, une mobilisation des matériaux primaires des réserves physiques s'y associe. Ce processus "éponge" une part des réserves d'eau. Il s'ensuit donc que \a déshydratation entraîne le stress tandis que le stress entraîne une déshydratation persistante.
Le stress provoque l'apparition de plusieurs processus hormonaux dévastateurs. Le sujet doit assumer une situation de crise et se mettra à improviser une réplique de "combat" ou de "fuite". Il semble incapable de relation avec les autres humains. Il estime que toute situation de stress exige une attitude de combat ou de fuite, même face à des stress liés au travail de bureau. Il se met à sécréter plusieurs hormones puissantes qui demeurent "stimulées", jusqu'à ce que se libèrent des circonstances stressantes.
L'hypertension
L'hypertension essentielle (syndrome d'hypertension chronique) est un processus d'adaptation à une sérieuse déshydratation de l'organisme.
Les vaisseaux ont été conçus pour gérer les variations du volume sanguin et les exigences des tissus. Lorsque le volume total du liquide dans le corps se trouve diminué, ils doivent réduire leur diamètre, voire s'obturer pour certains. Sans ce mécanisme de régulation, il pourrait y avoir des vides dans la circulation, des gaz pourraient se séparer du sang et empliraient les espaces vides, formant de "poches gazeuses". La capacité inhérente aux vaisseaux de régler la circulation des liquides met en jeu des phénomènes hydrodynamiques complexes.
Les vaisseaux capillaires se contractent pour compenser la perte d'eau. Ceci provoque une hausse de la tension que nous diagnostiquons d'habitude comme hypertension.
Quand le corps ne reçoit pas assez d'eau pour satisfaire ses besoins, certaines cellules se déshydratent et cèdent une part de leur eau à la circulation générale. Dans certaines régions, les vaisseaux capillaires doivent se contracter pour réguler la circulation selon les priorités de l'organisme. En cas de pénurie d'eau, 66% sont prélevés sur l'eau contenue par les cellules ; 26% sur le volume extracellulaire et 8% sur le volume sanguin. Confrontés à une baisse du volume sanguin, les vaisseaux doivent se contracter.
C'est l'étendue de l'activité des vaisseaux capillaires à travers l'organisme qui détermine le volume du sang en circulation. Plus les muscles sont entraînés, plus leurs capillaires s'ouvriront et détourneront une quantité supérieure de sang. C'est la raison pour laquelle l'exercice est un facteur important pour le rééquilibrage physiologique de l'hypertension.
En tout premier lieu, l'hypertension essentielle devrait être traitée par l'accroissement de l'ingestion d'eau.
L'excès de cholestérol
Un taux de cholestérol trop élevé signifie que les cellules ont développé un mécanisme de défense contre la force osmotique du sang qui tend à leur soustraire de l'eau à travers leurs membranes; ou alors que le sang trop concentré ne peut laisser son eau traverser la membrane cellulaire. Le cholestérol est une "glaise" naturelle qui, versée dans les trous de la membrane cellulaire, rend les parois de la cellule étanche au passage de l'eau. Sa fabrication fait partie du plan conçu par la nature pour protéger les cellules vivantes contre la déshydratation. Dans les cellules vivantes qui possèdent un noyau, le cholestérol est l'agent régulateur de la perméabilité à l'eau de la membrane cellulaire. Dans celles dépourvues de noyau, ce sont les acides gras utilisés dans la fabrication de la membrane qui jouent ce rôle. La production de cholestérol fait partie du système de survie de la cellule. C'est une substance nécessaire. Son excès indique une déshydratation.
Si nous commençons à apprécier le fait que pour le processus digestif des aliments, l'eau est l'ingrédient le plus essentiel, la bataille est presque gagnée. Si le corps reçoit l'eau nécessaire avant de manger, la bataille contre les dépôts de cholestérol dans les vaisseaux sanguins sera gagnée.
Le taux de cholestérol sanguin considéré comme normal est fixé de nos jours aux alentours de 200 mg par cm2 de sang. Ce chiffre est une évaluation arbitraire et je pense que le taux normal se situe autour de100 à 150 mg/cm2. Mon propre taux n'a jamais dépassé 130. Pourquoi ? Parce que depuis de nombreuses années, je commence ma journée avec deux à trois verres d'eau.
Clarifions bien une chose : la formation de cholestérol en excès est le résultat d'une déshydratation. C'est le manque d'eau qui génère nombre de maladies, et non le niveau de cholestérol dans le sang. Aussi est-il plus prudent de modifier notre consommation quotidienne d'eau plutôt que notre alimentation.
Excès de poids
Le système de contrôle central dans le cerveau sait reconnaître ses besoins en énergie. Or, pour mobiliser l'énergie stockée dans les réserves de graisse, il faut induire des décharges hormonales, un peu d'activité physique et donc du temps, ce qui ne saurait contenter les besoins du cerveau en cas d'urgence. Le cerveau obtient son énergie soit de la part de "l'hydroélectricité", soit du sucre en circulation dans le sang. Ses besoins fonctionnels en hydroélectricité sont plus urgents - non seulement la production d'énergie par l'eau, mais encore son transport à l'intérieur du système du flux par micro courant, qui dépend davantage de l'eau.
C'est pour indiquer les besoins du cerveau que les sensations de soif et de faim sont générées simultanément. Nous ne reconnaissons pas la sensation de soif et tenons les deux indicateurs pour une invitation urgente à nous nourrir. Nous mangeons au lieu d'hydrater notre organisme. Les gens qui ont perdu du poids grâce à une ingestion d'eau avant les repas ont réussi à distinguer les deux sensations. Ils n'ont pas compensé le besoin urgent de boire par un surplus de nourriture.
Le cerveau humain représente grosso modo la cinquantième partie du poids total du corps. On pense qu'il possède à peu près 9 billions de cellules nerveuses, et que les cellules cérébrales sont faites à 85% d'eau. 20% de la circulation sanguine est mise à sa disposition. Le cerveau est la seule partie du corps constamment en action. Il traite toutes les informations relatant l'état de la personne et de son environnement.
Nous avons tendance à prendre du poids parce que nous mangeons pour approvisionner le cerveau en énergie, pour son activité continuelle. Toutefois, seul un petit 20% de cette nourriture atteint le cerveau. Le reste sera progressivement stocké si l'activité musculaire ne prend pas sa part. Si l'eau est utilisée comme source d'énergie, ceci ne se produit pas car son excédent est évacué par l'urine.
J'ai observé que les boissons gazeuses, même pauvres en calories, pourraient bien être la cause d'une prise de poids chez les gens qui y recourent pour maîtriser leur poids.
La perte de poids par cette manière scientifiquement fondée sera permanente, tandis que le seul rationnement alimentaire expose toujours aux rechutes. Mais le pire est le tracas constant dû au besoin illusoire de limiter tel ou tel aliment, surtout quand on le soupçonne de contenir du cholestérol... Cette obsession est de plus très à la mode ! Ne soyez pas choqué si j'avoue que contrairement aux tendances actuelles à exclure les œufs de la table, j'en mange autant qu'il me chante. Peu importe, aucune restriction, les œufs ont un contenu en protéines bien équilibré. Il se trouve juste que je comprends combien l'excès de cholestérol qui se forme dans le corps est lié à une déshydratation.
Ce chapitre est une tentative pour démontrer que la déshydratation chronique peut être une raison qui explique l'apparition autant liée que simultanée d'hypertension, d'accumulation de graisse et de formation accrue de cholestérol chez certains patients.
L'asthme et les allergies
L'asthme et les allergies signalent que le corps recourt à un accroissement de la production d'histamine qui, dans son rôle de neurotransmetteur, est aussi en charge de la régulation du métabolisme de l'eau et de sa distribution dans le corps.
Il est bien connu que les asthmatiques présentent un accroissement de l'histamine dans leurs tissus pulmonaires et qu'elle entraîne la contraction des bronches. Comme les poumons sont l'un des sites favorables à la perte d'eau par évaporation, la constriction bronchique produite par l'histamine réduit la perte d'eau pendant la respiration. C'est donc une manœuvre facile pour garder de l'eau dans le corps.
L'histamine est un agent qui, outre son rôle de régulateur de l'eau, intervient activement dans les systèmes de défense antibactériens, antiviraux et anti-agents étrangers (chimiques et protéines). Lorsque le niveau d'eau dans le corps est normal, ces actions se maintiennent à un niveau imperceptible et modeste. Quand l'organisme est déshydraté au point que l'activité de l'histamine chargée de la régulation de l'eau devient trop forte, une partie du système immunitaire activant les cellules productrices d'histamine libérera une quantité exagérée du transmetteur gardé en réserve pour ses autres fonctions.
On a démontré chez les animaux que la production d'histamine dans les cellules qui en génèrent diminue avec une augmentation de la ration quotidienne d'eau. L'asthme et les allergies peuvent être traités grâce à une quantité déterminée d'eau supplémentaire. En moyenne, ces états s'améliorent au bout de trois ou quatre semaines de traitement par l'eau.
N'oublions pas que si les poumons reçoivent du sang concentré, la production locale d'histamine est un processus naturel et automatique. Sa libération provoque la constriction bronchique. Si vous souffrez d'asthme ou d'allergies, augmentez votre ingestion quotidienne d'eau. Ne vous mettez pas à en boire trop en espérant rattraper par un excès d'eau et en quelques jours les dégâts causés pendant de nombreux mois ou années de déshydratation. Vous avez besoin de boire une quantité d'eau normale chaque jour, jusqu 'à ce que le corps soit hydraté correctement au terme d'une longue période.
Evitez de boire plus d'un verre de jus d'orange, ou tout au plus deux par jour. Le contenu en potassium de l'orange est élevé, et son excès favorise une production d'histamine au-dessus de la normale. Les asthmatiques devraient garder cette donnée à l'esprit.
Les carottes (riches en bétacarotène) sont une nécessité alimentaire indispensable. Le bétacarotène est un précurseur de la vitamine A, il est absolument essentiel au métabolisme du foie, sans compter que les yeux en ont besoin. On devrait également ajouter à sa consommation de liquides un peu de jus d'orange pour sa teneur en potassium. De grâce, souvenez-vous que "le plus est l'ennemi du bien" ! Un excès de jus d'orange entraînera des problèmes d'un autre genre. Si le corps se trouve surchargé de potassium, la production d'histamine s'accroîtra. J'ai pu aider des gens à se débarrasser de crises d'asthme qui persistaient depuis de longues années par la simple recommandation de limiter leur consommation quotidienne de jus d'orange à un, au plus deux verres, en remplaçant évidemment les autres verres par de l'eau.
Depuis de nombreuses années, Marie souffrait d'asthme. Elle ne prenait plus aucun plaisir à se promener dans les jardins. Une peine à respirer la privait des joies du plein air. C'est à un de mes collègues de la Fondation qu'elle se confia. Encouragée à boire de l'eau, elle indiqua qu'elle en consommait de grandes quantités. Quand on lui demanda de préciser ses dires, il apparut qu'elle buvait de nombreux jus d'orange qu'elle comptabilisait comme de l'ingestion à'eau. Mon collègue lui expliqua alors que le jus d'orange a beau contenir de l'eau, mais qu'il ne peut remplacer les besoins en eau pure et simple. Elle accepta de diminuer la consommation de jus et d'accroître celle d'eau. Au bout de quelques jours, son essoufflement diminua. Depuis près d'un an maintenant, elle est apparemment débarrassée de son asthme.
Ne sous-estimons pas les vertus médicinales cachées dans un verre d'eau. Le corps sachant reconnaître sa présence arrêtera ses demandes et réactions face à la déshydratation. L'eau agira tel un simple code qui ouvrira les plus grandes et lourdes portes.
Crampes
II faut toujours garder à l'esprit que le corps perd du sel puisque l'ingestion d'eau est accrue alors que celle du sel ne l'est pas. Après avoir pris pendant quelques jours six, huit ou dix verres d'eau quotidiennement, vous devriez commencer à ajouter un peu de sel à votre alimentation. Si vous souffrez de crampes musculaires la nuit, rappelez-vous alors qu'elles sont le fruit d'un début de déficience en sel. Les crampes dans des muscles non entraînés signifient souvent un manque de sel dans le corps. Si de telles manifestations apparaissent, commencez également à accroître la consommation de vitamines et de minéraux - en particulier si vous ne mangez pas correctement. Vous pouvez le faire en incluant dans vos repas des légumes pour leur teneur en vitamines solubles dans l'eau."
Docteur Batmanghelidj
De nombreux patients ainsi traités ont démontré qu'à partir d'un certain seuil de déshydratation, l'eau "pure" est la meilleure médication. Lorsque des régions du corps sont en manque d'eau le cerveau envoie des signaux de douleur. Si vous réhydratez, le cerveau cessera de produire ces signaux.